Je me souviens que nous avions beaucoup ri à l'époque, car j'avais découvert que les croyances populaires de ma région attribuaient au sureau une vertu bien particulière. S'endormir sous le feuillage d’un sureau donnerait des rêves coquins !!!
C'est donc avec ce précieux élixir que j'ai réalisé le célèbre gâteau princier... version cupcake !
Célèbre ?! Mais oui, souvenez-vous... Il avait sacrément fait jaser, ce gâteau, tout particulièrement dans le milieu de la pâtisserie créative... Chacun y allait de son commentaire acerbe : « Moi pour ce prix-là je fais mieux », « je suis pas pro et je sais
ganacher mes gâteaux », « le gâteau de son frère c'était autre chose » etc. etc. j'en passe et des meilleures.
Et, évidemment, une déferlante de fervents défenseurs aux griffes et aux dents acérées a suivi.
Alors, j'avoue, c'est vrai que ma toute première réaction a été « il est pas
ouf ce gâteau... »
Mais je ne me suis pas non plus épanché à bras raccourcis sur mon clavier...
Non... j'ai réfléchi et mené mon enquête... et j'ai alors vite compris que le choix de ce gâteau était délibéré et constituait, à lui seul, une excellente action de communication. Un savant mélange de modernité et de tradition, de raffinement et de simplicité, d'américanité et de britannicité... À l'image de Meghan et Harry, quoi !
D'abord, il y a cette crème au beurre meringue suisse qui a tellement fait parler d'elle... parce que les gens pensaient qu'elle avait été appliquée à la truelle. Eh bien non ! Ce rendu simple et rustique était tout à fait volontaire... en décalage avec les traditionnels gâteaux irréprochables des mariages princiers.
Même chose pour la disposition du gâteau, déstructuré, échelonné, encore une rupture claire avec la tradition des gâteaux vertigineusement empilés. On dirait pas comme ça, mais dans un mariage comme celui-ci c'est moderne... et plutôt gonflé !
Et par contre, d'un autre côté, la mise en scène est classique et romantique à souhait : plats en or et fleurs fraîches, pivoines et roses, blanches, de saison et
oh-so-British !
Mais, pour moi, deux aspects relèvent du pur génie :
Le premier est le choix d'un fantastique ingrédient : le sirop de fleur de sureau... Outre l'intérêt gustatif indéniable du produit, outre sa criante britannicité, ce sirop de fleur de sureau n'est pas n'importe quel sirop de fleur de sureau !!! Non !!! Il est préparé à partir de sureau provenant des domaines du Norfolk de la Reine !!! Un élixir... royal !
Le deuxième est le choix de la chef pâtissière, Claire Ptak, une Américaine... basée à Londres depuis 2005. Double culture, tout comme le couple princier... Rien n'a donc été laissé au hasard ! Je vous invite à découvrir plus en détails Claire Ptak et son gâteau dans cette vidéo (en anglais, par contre, j'ai bien peur...) :