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Tyrannosaure est un blog culturel sur l'automobile, le design, les voitures et encore l'automobile! Tyrannosaure analyse avec le regard d'un professionnel du design produit et de l'architecture les créations automobiles d'hier et d'aujourd'hui.
Les produits Apple représentent à mes yeux la quintessence du design industriel contemporain.
La voie par laquelle ils rendent leurs designs intelligibles, la profonde intégration des besoins hardware et software dans la conception de leurs produits, avec un souci du détail hors du commun, les conduisent vers une radicalité et une cohérence esthétique exemplaire.
Depuis le lancement de leur politique de design en aluminium "Unibody", consistant à fraiser à l'aide de machines à commandes numériques un bloc d'aluminium massif, ils utilisent à très grande échelle des techniques de production réservées principalement à l'aéronautique ou encore à la médecine de pointe.
Ils ne cessent de répéter que cela prend du temps de faire de bons produits, il y en a un qui a mis très longtemps avant d'être renouvelé, il s'agit du Mac Pro. En effet le modèle sorti en 2010 étant à peu de choses près, une mise à jour technique du PowerMac G5 sorti en 2003, le design du Mac Pro à mis un peu plus de 10 ans avant de se trouver un successeur.
Cette machine est la vitrine technologique d'Apple, un appareil vendu, dans sa configuration de base, près de 3000 euros sans écran, sans clavier ni souris.
- Jonathan Ive
Le Mac Pro est un produit de niche réservé presque exclusivement aux métiers de l'imagerie nécessitant une importante puissance de calcul.
Peu de temps après la Keynote d'octobre 2013, laissant entrevoir pour la première fois le nouveau design du MacPro, Apple à choisi ,à travers un spot promotionnel, de présenter comment l'ordinateur est fabriqué sur sa nouvelle chaîne de montage rapatriée dans l'état du Texas, aux Etats-Unis.
Je vous conseille pour plus de détails, cet article de cultofmac.com qui explique pourquoi la firme de Cupertino à choisi d'assembler cet appareil sur le sol américain.
On constate qu'Apple utilise une technique très différente de celle retenue pour la conception de ses coques en aluminium "Unibody", ils auraient pu venir creuser un lingot d'aluminium de la taille du Mac Pro, mais le coût en outillage, en temps et en matière aurait rendu le process totalement contre-productif.
Malgré tout le point de départ reste le même...l'aluminium massif.
On part ici d'un cylindre en aluminium d'environ 7cm de haut, que l'on va venir extruder à froid grâce à une presse hydraulique. Ce procédé permet de venir étirer la matière grâce à un emboutissage à très forte pression, on obtient ainsi une forme assez proche du produit final , mais encore grossière, avec un minimum d'intervention mécanique. En somme il s'agit là d'un processus similaire à celui utilisé pour faire des cocottes minutes par exemple.
L'usinage doit être répété car la coque à sa première sortie est trop petite et manque de précision.
Le boitier passe alors dans une seconde presse hydraulique, horizontale. On note l'empreinte humidifiée afin de minimiser les contraintes de frottement.
L'étape suivante consiste en un usinage sur machine à commande numérique afin de peaufiner la finition de la coque de l'appareil.
Ces machines sont typiquement des centres d'usinages horizontaux de la marque chinoise DMG MORI de type DMC 55H ou bien des MAZAK Nexus, à plus d'1 millions d'euros pièce.
La tolérance de finition sur ce type de machine est de 5 à 7 microns...
Dans la vidéo de l'émission anglaise jeunesse Blue Peter en lien, on en aperçoit quelques uns, dans ce que je suspecte être l'atelier de prototypage d'Apple à Cuppertino.
Vient ensuite la finition du boîtier.
Il est étonnant de voir que sa finition avant le début de cette étape de production est déjà très propre, mais les standards d'Apple en terme de qualité perçue sont encore bien loin d'être atteints.
Le boîtier est amené grâce à un robot d'usinage 6 axes de type KUKA (utilisé entre autres dans l'industrie automobile sur les chaînes de montage) devant une polisseuse tournant à haute vitesse, afin d'obtenir une finition polie miroir.
On notera qu'Apple utilise différents fournisseurs de bras robotisés, comme on le voit plus loin dans la vidéo, avec le robot FANUC ROBOTICS M 710 C qui remplit, à priori, les mêmes fonctions.
La chronologie du processus suivant semble assez curieux...le boîtier dont la finition est désormais très avancée va retourner en centre d'usinage afin de préparer les réserves pour le panneau arrière de connectiques et d'alimentation.
La coque est recouverte d'un film de protection (en bleu) afin de protéger la finition des projections de matières lors du fraisage.
Il semblerait d'après l'article de Greg Koenig sur Atomic Delight que la chronologie de cette opération soit liée au fait que les polisseuses pourraient frotter sur les arêtes de découpe.
La dernière étape de finition consiste à anodiser le boîtier.
L'anodisation est un traitement de surface allant de 5 à 50 microns d'épaisseur obtenue grâce à une réaction électrochimique dans un bain d'acide.
Il est généralement nécéssaire d'effectuer plusieurs bains afin d'obtenir toutes les caractéristiques de teintes, de fixation ou de résistance souhaitées. C'est ce procédé qui donne la teinte gris sidéral au Mac Pro.
Il y a encore beaucoup à dire sur l'assemblage des éléments internes de l'appareil.
Jamais l'adage d'Apple consistant à donner autant de soin à la conception interne de ces produits qu'à leur extérieur n'a été aussi vrai.
Vous pouvez admirer dans les Apple Stores le Mac Pro "explosé" dévoilant au visiteur curieux ses entrailles noircies.
Pour ma part, je vous invite à vous référer pour les plus curieux et les anglophones à l'article de Greg Koenig expliquant tout le processus dans le détail.
Je finis avec un extrait d'une citation de Dieter Rams, designer des produits électroniques Braun dans les 80 et gourou absolu de Jonathan Ive, chef du design de la marque à la pomme.
- Dieter Rams (Extrait du documentaire Objectified que vous pourrez trouver sur Amazon en suivant ce lien.)
http://www.tyrannosaure.net/blog-1/la-fabrication-du-mac-pro
Thorsten Muller-Otvos, CEO de Rolls-Royce pour la revue Intersection
L'Argent et tout ce que l'on peut faire avec...j'ai beau régulièrement jouer au Loto, mon plus gros gain s'élève à ce jour à 14 euros, pas même de quoi louer 20 minutes une Lambo Gallardo stickerisée sur la place du Trocadéro...
Marqueur social absolu, l'omniprésence du luxe dans l'industrie des biens de consommation est étroitement liée à l'augmentation des disparités des richesses mondiales.
Des pauvres toujours plus nombreux et des riches encore plus riches, adios les classes moyennes et la 405 SR des vacances en famille...
La bagnole reste plus que jamais l'illustre représentante du positionnement social d'un individu et on assiste depuis plus d'une décennie à une montée en gamme de nombreux acteurs du secteur automobile devant répondre à une demande toujours croissante pour des produits "exclusif", "executive","premium", "élite" et j'en passe et s'adressant principalement aux pays émergents et émirats du moyen orient.
Il n'y a qu'a scruter la diversification des gammes de Porsche et se rappeler l'OPA avortée menée sur sa maison mère Volkswagen il y a quelques années pour juger de la bonne santé du secteur.
Aston Martin prévoyait initialement de distribuer l'exclusive Lagonda Taraf ( la "petite petite fillotte" de la mythique Lagonda ) uniquement au Moyen-Orient, principalement aux Emirats arabes unis, dont Dubaï et Abou Dhabi.
En traduction: la polarisation des richesses mondiales s'oriente désormais vers de grands pays émergents comme la Chine et des pays en voie de développement, la Chine sera bientôt le premier marché d'Apple, première société de la planète, tout un symbole!!
2 générations d'Aston Martin Lagonda, fer de lance de l'exclusivité bourgeoise selon Aston.
C'est donc fort de ce constat et suite à l'explosion de concepts très haut de gamme présentés ses derniers mois dans les salons automobiles de Paris, New-York et Shanghai...que j'ai eu l'envie de faire un petit état des lieux de ce que proposaient ou aller proposer les grands constructeurs industriels.
Des SUV Rolls-Royce et Bentley en préparation, une Maybach Classe S 600 ou bien une plus discrète Infiniti Q80 Inspiration...on a que l'embarras du choix quand on est blindé, votre aimable serviteur se dévoue donc pour y faire le tri!
Dans les années 30', en pleine Grande Dépression, si il te restait encore de quoi t'acheter autre chose qu'une Ford Model T, tu filais chez Alfa, Delage ou Delahaye acquérir un châssis avec le moteur qui va bien et ce qui constituait ce qu'on appelle la plateforme d'un véhicule.
Ensuite, des gars de préférences italiens ou français comme Touring Superleggera, Figoni & Falaschi, Jacques Saoutchik ou Letourneur & Marchand...y apposaient une carrosserie originale de leur conception et tu repartais avec un véhicule totalement exclusif, pièce unique que des milliardaires s'arrachent plusieurs millions de $ 70 ans plus tard...
Ci-dessous et pour le plaisir des yeux, quelques unes des plus belles pièces des mythiques carrossiers des années 30'.
Alfa Romeo 6C 2500 Sport Berlinetta
1939
Talbot-Lago T150C SS Roadster
1939
Talbot-Lago T150C SS Roadster
1938
Talbot-Lago T26 Grand Sport Coupé
1948
Mais ça...c'était avant...car ces carrossiers de renom ont presque tous disparus de la circulation suite au changement radical opéré dans la conception des véhicules à la fin des années '50.
L'industrie automobile opéra un virage à 180° en concevant des véhicules sur une architecture dite "monocoque", (principalement pour des raisons de résistance, de poids et d'optimisation de la tenue de route) où la carrosserie et le châssis constituent une seule et unique pièce, tout est soudé, collé comme sur un Mac Pro, le cauchemar!!! Pour l'anecdote, la Traction Avant était le premier véhicule a adopté ce type d'architecture.
Comme en chirurgie esthétique, le carrossier ne peut pas toucher à l'ossature du véhicule, empattement, positionnement du pare-brise... il lui reste alors la possibilité de sculpter la forme, enlever du gras et remodeler ainsi une carrosserie selon ses désirs!
Touring Superleggera se frotte encore aujourd'hui à cet art, fort d'une technique de martelage de l'aluminum à l'ancienne sculptant la carrosserie sur une structure très résistante en tubes d'acier !
Ci-dessous le dernier bijou de la "Carrozzeria Touring Superleggera" présenté au Salon de Genève 2015, la Ferrari F12 Touring Berlinetta Lusso.
Thorsten Muller-Otvos, CEO de Rolls-Royce pour la revue Intersection
Le luxe a toujours été une histoire de personnalisation, comment se démarquer du commun des mortels avec un produit, un service exclusif qui puisse satisfaire notre égo d'être hors du commun!?
Dernièrement Mercedes et Volvo ont présenté 2 véhicules s'orientant sur le concept d'un mini salon mobile dont le confort n'a rien à envier à une first class sur Cathay Pacific, mais d'autres ont choisis des voies différentes...
Review!
Le SUV Volvo XC 90 Lounge Console Concept (ouff!) propose un concept assez radical qui se passe du côté passager et qui a été, pour l'occasion, totalement transformé, la place du passager ayant été purement et simplement sacrifiée sur l'autel du confort.
Le véhicule s'adresse à une clientèle qui se déplace avec son chauffeur mais sans la nécessité d'avoir un garde du corps :) , la place vacante côté passager permet de gagner un espace conséquent afin d'y déployer, outre ses jambes, une console incluant une boite à chaussures, une tablette dissimulant un miroir et sa boite à bijou, un écran.
Ce parti pris permet de s'approcher du type de standing que l'on retrouve dans les avions privés ou les premières classe sur long courrier, un pari osé qui pourrait changer notre façon de voyager si il était adopté sur certains modèles de série.
Dans un style bien plus ostentatoire, Mercedes propose depuis quelques temps sous le label Maybach des versions sur-équipées de ses berlines de luxe Classe S. Autant le dire tout de suite je trouve ce type de réponses au tarif dépassant les 200 000 $ totalement inintéressantes en terme de design, j'ai juste l'impression d'être dans une caricature de véhicule de luxe, sans âme aucune.
La dernière Mercedes-Maybach S600 propose des repose-pieds à déploiement électrique, des sièges arrières inclinables électriquement jusqu'à 43,5° avec repose-jambes et airbags anti sous-marinage, des sièges climatisés, en cuir surpiqué et calepiné digne du confort d'un chesterfield extrait du plus beau salon du palais de Buckingham.
Je passe sur les écrans à foison, à ce niveau de standing cela revient à mentionner la présence de la direction assistée comme équipement notable.
Typiquement le genre de véhicule qui se vendra certainement très bien aux émirats ou en Chine mais pas sûr que le design automobile sorte par le haut de ce genre de parti pris qui s'apparente plus à une addition d'éléments purement ostentatoires plutôt qu'a une refléxion de fond sur le sujet.
Dans des régions où une Ferrari Enzo est l'équivalent de notre Laguna nationale, les constructeurs ont fort à faire pour satisfaire les égos d'une clientèle en soif d'image, le développement prochain de l'ubber sized Mercedes class G sous le label Maybach n'est donc que pure logique ( Dan Bilzerian approved! )
Alfonso Albaisa, Directeur du Design d'Infinity
La longiligne IINFINITY Q80 Inspiration m'avait fait très forte impression lors de l'expo Concept Cars et Design Automobile en février dernier.
La Q80 Inspiration est un concept car ultra luxueux de la branche premium de Nissan, présentée comme une rivale potentielle des Mercedes Classe S, forte de plus de 5 mètres de long, l'accès à bord se fa via des portes à ouverture antagoniste. Les sièges capitonnés rappelent les motifs de calepinage propres à la maroquinerie.
Même le plancher arrière est calepiné de cuir...!
Infinity a fait du gros boulot sur les matériaux utilisés pour l'habitacle, poulain truité noir sur les passages de jambes avant, cuir retourné, cuir nappa capitonné, python, surpiqûres contrastées...la cavalerie est lâchée.
Une bouteille de champagne est intégrée et réfrigérée au centre de la banquette arrière,inutile, certainement peu pratique mais très très classe, perso je signe pour mes rendez vous d'affaires!
Berline hybride adressée au marché asiatique, ce concept Volkswagen est censé préfigurer sur le segment des grandes berlines un modèle de série qui prendra place entre la Passat et la cossue Phaeton.
Fort d'une longueur de plus de 5 mètres le concept car C Coupé GTE Concept annonce une montée en gamme nette pour la firme de Wolfsburg.
L'intérieur est empreint d'une modernité et d'un classicisme tout germanique.
Les écrans de contrôle sont intégrés directement dans la planche de bord et les dossiers des sièges. Les passagers disposent aussi d'une console multimédia pour le divertissement, rien de vraiment original donc...et je bloque totalement sur ses sièges que je ne comprends pas...(on dirait une coque de plastique moulée) et qui n'invitent décidément pas à la "vautrade", un comble!
Sur un registre bien plus latin, et excitant, la DS Divine est le fruit de la rencontre de grandes "maisons" du luxe français, référence dans leur domaine respectif, à l'image de la maison Lesage pour les broderies ou bien les ateliers Swarovski pour le cristal.
Le véhicule revisite le concept de "trame" cher aux grands groupes de maroquinerie et de sellerie français, le concept assimile ainsi les codes du luxe à la française comme un héritage du monde du luxe, ici tout est "peau", "surface", "toucher" afin d'aboutir un véhicule ultra sensuel, déclaration d'intention de ce label haut de gamme devenu nouvelle marque à part entière du groupe PSA.
Le travail de sellerie en "prisme" ainsi que le dessin de la planche de bord illustrent les formes du cristal et l'univers de la joaillerie.
Les industriels de l'automobile récupèrent de plus en plus de codes hérités du design, du mobilier et des arts décoratifs et le salon du meuble de Milan est devenu à ce titre le rendez vous immanquable des designers couleurs & matières et d'intérieurs du monde de l'automobile.
La volonté est ici de créer des espaces à vivre au sens propre, des espaces qui deviennent des 'résidences secondaires mobiles' nourries de matériaux nobles, de savoirs-faire traditionnels et de qualité perçue.
La disparition de la notion de conduite au profit d'un assistanat de plus en plus présent dans l'habitacle tend à créditer l'effacement de l'objet automobile, conduire et y prendre du plaisir risque de devenir à terme le vrai "luxe" automobile...
http://www.tyrannosaure.net/blog-1/2015/4/24/le-luxe-automobile
Sauber F1 Team est une écurie de course automobile fondée par Peter Sauber. Je suis tombé récemment sur les photos de test en soufflerie réalisées en 2013 au sein de leurs installations d'Hinwil, en Suisse.
Impossible de mettre un nom sur le photographe ayant commis ces superbes clichés, les photos ressemblent au travail de Benedict Redgrove, de par leur caractère très clinique mais il ne s'agit pas de lui, donc si quelqu'un a plus de renseignements, il est le bienvenu dans les commentaires ;)
Pour les plus avisés, je vous laisse avec Willem Toet, le boss de l'aéro chez Sauber, qui vous expliquera pendant 44 minutes tout ce qu'il est nécessaire de savoir les taux de pénétrations dans l'air, mécanique des fluides et petits de secrets de l'ingénierie aéro en Formule 1...!
http://www.tyrannosaure.net/blog-1/2016/5/5/tests-aerodynamiques-de-la-sauber-32
Le web 2.0 constitue pour Peugeot, présent dans près de 160 pays, une formidable opportunité d’informer, faire connaître ses produits et services et son expertise partout dans le monde.
Le web 2.0 permet aussi, au travers d’expériences uniques, de partager les valeurs de la marque avec ses clients, fans et blogueurs, qu’ils soient passionnés d’automobile, de design ou encore de mode…
C’est ainsi que, depuis 2012, la marque au lion vibre avec de nombreux blogueurs sur les salons automobiles, sur des épreuves sportives ou encore des essais véhicules. Notre volonté d’aller encore plus loin dans ces échanges et ces émotions conduit aujourd’hui Peugeot à participer aux GBA.
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