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Cinéma

IN THE MOOD FOR CINEMA

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A PROPOS

Blog quotidien créé en 2004 par S. Mézière, romancière, 15 fois membre de jurys de festivals de cinéma depuis 1998. Comptes rendus de nombreux festivals, longues critiques de films à l’affiche ou de classiques du 7ème art etc. La passion, avant tout!

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Critique de UNE NOUVELLE AMIE de François Ozon à 20H55 sur Canal plus

amie

François Ozon continue son rythme woody allenesque impressionnant de un film par an. Cette production filmique prolifique (tout en ne négligeant jamais la qualité) n’est pas le seul point commun entre Woody Allen et François Ozon même si leurs deux cinémas ne sont pas ceux que l’on rapproche d’emblée. Ils ont ainsi également en commun un rare sens du récit avec, notamment, des scènes d’exposition époustouflantes de maîtrise qui, immédiatement plongent, voire happent, le spectateur dans leurs univers, règle à laquelle ne déroge pas ce nouveau film d’Ozon dont les premiers plans trompeurs donnent l’illusion qu’une femme se prépare pour une cérémonie de mariage…qui est en fait son enterrement avant de nous raconter en quelques plans, sans dialogues, et avec une efficacité redoutable, sa vie éphémère et sa relation à sa meilleure amie. Tout est dit, déjà, dans le premier plan : le deuil, l’apparence trompeuse, l’illusion, le double, la double identité. Des premiers plans qui témoignent une nouvelle fois du sens aigu et magistral de la manipulation du cinéaste qui culminait dans son film « Dans la maison »,  labyrinthe joyeusement immoral, drôle et cruel.

Claire (Anaïs Demoustier) et Laura (Isild Le Besco) sont deux amies inséparables depuis l’enfance. À la suite du décès de cette dernière, Claire fait une profonde dépression jusqu’au jour où elle découvre que le mari de Laura, David (Romain Duris), s’habille en femme depuis la mort de son épouse. D’abord perturbée par cette découverte, elle va rapidement entrer dans son jeu, et ainsi trouver une nouvelle amie…et retrouver le goût de la vie. Une nouvelle amie est l’adaptation de la nouvelle : Une amie qui vous veut du bien de Ruth Rendell publiée en 1985. Elle remporta le prix Edgar-Allan-Poe de la meilleure nouvelle.

Cela pourrait être le synopsis d’une comédie, seulement, comme toujours chez Ozon, les apparences sont trompeuses. Il joue et jongle brillamment avec les genres, masculin/féminin mais aussi avec les genres cinématographiques racontant son histoire comme un thriller sentimental dans lequel la tragédie semble pouvoir survenir à tout instant. Que ce soit dans « Potiche », « Jeune et jolie », « Dans la maison », « Huit femmes » etc, dans son cinéma, les êtres ne sont ainsi jamais réellement ce qu’ils paraissent. Tout est en trompe l’œil. Un film multiple et audacieux derrière sa linéarité et son classicisme apparents. Des personnages qui ne sont jamais ce qu’ils paraissent, y compris le mari borné de Claire comme le suggère un plan fugace. Ozon dresse le portrait d’un être et d’une famille qui font éclater les carcans, et qui, en les détruisant, se reconstruisent et se libèrent.

Si Claire et David révèlent leurs vraies personnalités, l’un et l’autre en assumant leur féminité, travestissant la réalité, maquillant leurs désirs et leurs identités, c’est aussi pour faire face au choc dévastateur du deuil. Le deuil est un sujet récurrent dans le cinéma d’Ozon, déjà présent notamment dans un de ses plus beaux films, « Sous le sable » qui était d’ailleurs aussi un autre très beau portrait de femme. Dans « Le temps qui reste », la mort rôdait, constamment, film sur les instantanés immortels d’un mortel qui en avait plus que jamais conscience face à l’imminence de l’inéluctable dénouement. La souffrance commune de Claire et David, celle du deuil, va révéler une autre douleur commune, celle d’une personnalité qui les étouffe et n’est pas réellement la leur.

Romain Duris éprouve un plaisir, communicatif, à incarner ce personnage donnant vie à une Virginia, diaboliquement féminine et férocement présente. Anaïs Demoustier est, quant à elle, d’une justesse sidérante et parvient à trouver sa place (ce qui n’était pas gagné d’avance) face à ce personnage haut en couleurs et charismatique, singulièrement touchant.

Dans ce nouveau film trouble, troublant, d’un classicisme équivoque, d’un charme ambigu, Ozon fait une nouvelle fois brillamment coïncider le fond et la forme et fait se rencontrer Almodovar, Woody Allen, Xavier Dolan avec un zeste d’Hitchcock, mais ce serait faire offense à Ozon que de l’enfermer dans ces comparaisons, aussi prestigieuses soient-elles, tant chacun de ses films portent la marque de son univers, à l’image de ses personnages : singulier et d’une jubilatoire ambivalence. J’attends déjà le prochain avec impatience…

http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2015/10/06/critique-de-une-nouvelle-amie-de-francois-ozon-a-20h55-sur-c-5690145.html

Golden Blog Awards 2015 : mes blogs cinéma et luxe participent!

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Les concours m'ont souvent porté chance: entre les concours grâce auxquels j'ai été une dizaine de fois membre de jurys de festivals de cinéma et les concours de nouvelles auxquels j'ai si souvent participé (et que j'ai parfois gagnés), j'ai toujours aimé cette sorte de compétition (contre soi-même). Celui des Golden Blog Awards ne mesure pas l'imagination et la qualité de l'écriture mais  met "en lumière les blogueurs et influenceurs d’aujourd’hui, et les espoirs de demain."

Même si mes chances sont quasiment nulles (aujourd'hui, très peu nombreux sont les blogs à être tenus par une seule personne comme le sont les miens dont je demeure l'unique rédactrice-ce à quoi je tiens!-, ceux-ci étant désormais des "webzines" avec une dizaine de rédacteurs et donc autant de votants assurés contre lesquels il me sera bien difficile de lutter), je tenais néanmoins à participer, ne serait-ce parce que cela permettra peut-être à ceux qui ne les connaissent pas encore de découvrir mes 7 blogs (en réalité, j'en ai inscrit 5).

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Après 11 années à bloguer, toujours avec le même enthousiasme, je constate aujourd'hui (parfois avec dépit) à quel point les blogs ont aujourd'hui changé, parfois dénués de passion, souvent créés avec opportunisme et leurs auteurs font parfois preuve d'une exigence qui me sidère bien souvent. Il y a 11 ans, les blogs étaient pourtant seulement guidés par la passion. C'est pour partager cette passion que je continue aujourd'hui avec, toujours, la volonté de partager mes coups de cœur cinématographiques par de longues critiques (qu'il s'agisse de films d'hier ou d'aujourd'hui), de partager mes pérégrinations festivalières, culturelles et touristiques,  ...et s'il est vrai que si c'est pour raconter mes incroyables expériences de jurée dans des festivals de cinéma et les pépites que j'y découvrais que je les ai créés, c'est ensuite parfois grâce à ces blogs que j'ai pu participer à de nombreux événements, vivre des moments incroyables et des rencontres inoubliables. J'ai aussi été la première blogueuse à être accréditée presse dans les plus grands festivals de cinéma, il y a de nombreuses années déjà que ce soit au Festival du Cinéma Américain de Deauville ou au Festival de Cannes et j'ai aujourd'hui la chance d'assister au premier depuis 21 ans, au second depuis 15 ans et d'en découvrir chaque année de nouveaux (demain, vous pourrez ainsi lire mon compte rendu du Festival du Film Britannique de Dinard et le mois prochain me retrouver en direct du Festival du Cinéma et Musique de Film de La Baule).

In the mood qui n'était au départ que "for cinema" se décline aujourd'hui en 7 blogs, 5 sur le cinéma et 2 sur le luxe. Vous êtes chaque jour plus nombreux à les suivre, en particulier sur les réseaux sociaux, notamment plus de 5100 sur mon compte twitter principal @moodforcinema. (J'en profite pour vous inviter à me suivre sur instagram: @sandra_meziere et à rejoindre ma page Facebook principale http://facebook.com/inthemoodforcinema ). 

 Vous pourrez voter pour chacun de mes blogs sur chacun de ceux-ci dans les colonnes en haut à droite. Vous pouvez voter une fois par jour jusqu'au 26 octobre pour :

- http://inthemoodforcinema.com

- http://inthemoodforfilmfestivals.com

- http://inthemoodlemag.com

- http://inthemoodforhotelsdeluxe.com

- http://inthemoodforluxe.com

Calendrier des Golden Blog Awards 2015 :

·         01 octobre - 26 octobre : Inscriptions des blogueurs et vote du public

·         27 octobre - 6 novembre : Session de vote du jury 

·         10 novembre : Cérémonie des Golden Blog Awards : Remise des trophées aux lauréats ​

Pour en savoir plus, le site des Golden Blog Awards: http://www.golden-blog-awards.fr/ sur lequel vous pouvez également voter quotidiennement pour mes blogs : Inthemoodforcinema.com et Inthemoodforfilmfestivals.com dans la catégorie cinéma, Inthemoodlemag.com dans la catégorie art et culture, Inthemoodforhotelsdeluxe.com dans la catégorie voyage et tourisme et Inthemoodforluxe.com dans la catégorie Lifestyle.

Merci et viva il cinema!

http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2015/10/05/golden-blog-awards-2015-mes-blogs-cinema-et-luxe-participent-5695351.html

Critique de MAGIC IN THE MOONLIGHT de Woody Allen à 20H50 sur Canal plus cinéma

Fidèle à son habitude, Woody Allen, « retenu à New York » ne s’est pas déplacé pour l’ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville 2014 à l'occasion de laquelle le film fut projeté mais avait tout de même envoyé un petit mot en vidéo aux festivaliers « J’aimerais traverser l’écran comme dans La Rose pourpre » concluant, avec son humour caustique habituel que « Quoi d’autre puis-je dire : c’est bien d’être à New York aussi. »

 Après « Blue jasmine » projeté à Deauville il y a deux ans en avant-première, avec « Magic in the moonlight » il revient à la comédie, plus légère, même si le film est émaillé de ses réflexions  acerbes (mais lucides) sur la vie et même si, comme toujours chez Woody Allen, la comédie, est le masque de sa redoutable (et irrésistible) lucidité sur l’existence et les travers de chacun.

Cette fois, il nous embarque dans les années 1920, sur la Côte d’Azur, avec un grand magicien incarné par Colin Firth qui va tenter de démasquer l’imposture d’une femme médium incarnée par Emma Stone. Le prestidigitateur chinois Wei Ling Soo est le plus célèbre magicien de son époque, mais rares sont ceux à savoir qu’il s’agit en réalité du nom de scène de Stanley Crawford (Colin Firth, donc) : un Anglais arrogant qui a une très haute estime de lui-même mais  qui ne supporte pas les supposés médiums qui prétendent prédire l’avenir. Se laissant convaincre par son fidèle ami Howard Burkan (Simon McBurney), Stanley se rend chez les Catledge qui possèdent une somptueuse propriété sur la Côte d’Azur : il y fait la connaissance de la mère, Grace (Jacki Weaver), du fils, Brice (Hamish Linklater), et de la fille, Caroline (Erica Leerhsen). Il se fait passer pour un homme d’affaires, du nom de Stanley Taplinger, dans le but de confondre la jeune et ravissante Sophie Baker (Emma Stone) qui séjourne chez les Catledge avec sa mère (Marcia Gay Harden). En effet, Sophie a été invitée par Grace, convaincue que la jeune fille pourra lui permettre d’entrer en contact avec son défunt mari. Mais, contrairement à ce qu’il pensait, non seulement Stanley ne va pas la démasquer immédiatement et se laisser, peut-être, ensorcler par la plus belle et mystérieuse des magies.

 « Magic in the moonlight » est ainsi un film pétillant sur la plus belle des illusions : le mystère du coup de foudre amoureux. Dès les premières secondes, Woody Allen, comme nul autre, dispose de ce pouvoir (dont il faut bien avouer qu’il est plus le fruit de talent que de magie) de nous plonger dans un cadre, une époque, de brosser le portrait d’un personnage (en l’occurrence, l’arrogant Stanley) et de nous embarquer dans un univers, une intrigue, un ailleurs réjouissants, quasiment hypnotiques.

 Les dialogues, qui, comme toujours épousent le débit du cinéaste, fusent à un rythme échevelé et sont délicieusement sarcastiques à l’image du personnage de Colin Firth, parfait dans le rôle de ce magicien cynique et parfois sinistre (pour notre plus grand plaisir) aux répliques cinglantes.  C’est finalement un peu le double de Woody Allen -comme le sont presque toujours ses personnages principaux, y compris lorsqu’il ne les incarne pas lui-même- : prestidigitateur du cinéma qui parvient à nous faire croire à tout ou presque, amoureux de la magie (d’ailleurs omniprésente dans ses films et qu’il a lui-même pratiquée), mais qui lui-même ne se fait plus beaucoup d’illusions sur la vie et ses contemporains, conscient cependant de notre besoin d’illusions et de magie pour vivre. Celles de la prestidigitation. Ou du cinéma. Ces deux maitres des illusions finalement ne se laissent illusionner que par une seule chose : l’amour.

 Les décors subliment la Côte d’Azur lui donnant parfois des accents fitzgeraldiens.  Hommage avant tout au pouvoir de l’imaginaire, des illusions (salvateur et redoutable) comme l’était le sublime « Minuit à Paris », avec ce nouveau film Woody Allen nous jette un nouveau sortilège parvenant à nous faire oublier les faiblesses du film (comme une intrigue amoureuse qui manque parfois un peu de magie justement) pour nous ensorceler et éblouir.

 Dialogues délicieusement sarcastiques, décors et acteurs étincelants, ode ludique aux illusions…. amoureuses (et cinématographiques ), je dois bien avouer avoir, une fois de plus, été hypnotisée par le cinéma de Woody Allen. Retrouvez également mon dossier consacré à Woody Allen avec de nombreuses autres critiques, ici.

http://www.inthemoodforcinema.com/archive/2015/09/29/critique-de-magic-in-the-moonlight-de-woody-allen-a-20h55-su-5692326.html

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