Loading...

Art / Culture

CTCQJ - Les chroniques délectables

Intéragir avec ce blog

Retour mosaic des blogs
CTCQJ - Les chroniques délectables

A PROPOS

CTCQJ est un blog amateur créé en 2011 animé par trois rédacteurs récurrents et quelques contributeurs passionnés pour parler principalement de cinéma, de musique rock et de séries TV !

DERNIERS ARTICLES

The Big Short (de Adam McKay)

La krach financier de 2008 a ressuscité le « Wall Street movie » avec ses patrons charismatiques (Wall Street – L’Argent ne dort jamais, 2010), ses traders BCBG (Margin Call, 2012) et ses victimes collatérales (The Company Men, 2010). Même Martin Scorsese à donné de son énergie débordante dans le désopilant Loup de Wall Street, sans compter les innombrables documentaires plus indignants les uns que les autres. En somme, tous les aspects de la dernière crise financière semblent avoir été traités… Faux ! Comme dirait l’autre. Quatre financiers se rendent compte dès 2005 qu’un grave effondrement économique est à venir. Ils décident envers et contre tous de parier sur le pire à venir avec la perspective de gagner des milliards. Parmi la jungle des déplumés, il y a bien quelques financiers qui ont flairés « le bon coup ». Cette histoire contrecarre avec l’habituelle chute des empires pour montrer une vision différente, pas forcément plus humaniste, mais permettant de comprendre les origines de la crise des subprimes. Invraisemblable en surface par la solidité des placements dans l’immobilier, la possibilité d’un krach devient la lubie de personnages hauts en couleur, forts en personnalité comme les acteurs qui les interprètent. En effet, le casting ne fait pas dans la demie mesure avec Christian Bale, définitivement à l’aise dans les rôles de weirdos pas très loquace ; Steve Carell, acteur d’exception bien au dessus de son image de rigolo de service depuis Foxcatcher ; Ryan Gosling qui dépasse étonnamment son beau gossitude léthargique en incarnant un salaud tordant ; et Brad Pitt, repenti de ce monde de fous et particulièrement terre-à-terre par rapport aux événements de la vie. Ce dernier possède aussi la casquette de producteur. The Big Short est un film de personnages comme le confirme le réalisateur Adam McKay : « On ne s’intéresserait pas aux détails financiers s’il n’y avait pas ces gars là pour nous servir de guide. » Affublés de moumoutes, les visages teintés d’orange par les UV ou encore les costards déjà hors de mode, les personnages ont un sacré potentiel à devenir culte comme certaines lignes de dialogues de ce script savoureux. Pourtant, le fond du sujet n’a rien de marrant et la comédie ne prend jamais toute la place sur la dramaturgie des événements qui se déroulent sous nos yeux. Parfois stéréotypé (les traders peu scrupuleux aux sourires étincelants ou le propriétaire qui ne peut plus payer son crédit), The Big Short n’en demeure pas moins intéressant car il arrive à développer une dynamique didactique pour ne pas perdre le public dans un fouillis d’anagrammes ou simplement nous prendre pour des cons. Il y a des analogies bien emmenées et surtout, de petites scènes où des personnalités inattendues (Margot Robbie, Selena Gomez,…) s’adressent directement à la caméra pour nous expliquer certains principes économiques. Tout cela confère de l’originalité et du rythme, sans oublier les ellipses à base de photos et d’images d’archives qui ancrent le récit dans une réalité palpable. La bande son se fait également remarquée avec ces choix rock’n’roll dans des intermèdes très imagés ! The Big Short aurait il été un des films de l’année sans son casting exceptionnel ? En tout cas, il ne serait pas certain que la crise des subprimes auraient été si intéressante à suivre. Très bien écrit, subtil et drôle sans pour autant perdre de sa verve explicative et réaliste, le film montre une vision nouvelle d’une forme d’injustice qui gouverne notre monde : celle des chiffres. Le cynisme de se faire une fortune sur la misère des autres est dépassée par un bon nombre de nuances incarnées par chacun des personnages. The Big Short c’est aussi un moyen simple de prendre conscience d’un univers qui nous dépasse par sa complexité (artificielle ?). A l’heure où le Big Data prend une place démesurée dans les transactions financières notamment, on est en droit de croire que la leçon n’a pas été retenue à l’image de la puissante conclusion qui clôt le film. Pas sûr que tonton Karl appréciera.

Cet article The Big Short (de Adam McKay) est apparu en premier sur CTCQJ.

http://ctcqj.com/cinema/the-big-short-de-adam-mckay/

The Holy Bible (de Manic Street Preachers)

Oubliez the Downward Spiral de Nine Inch Nails et faites une croix sur Vitalogy de Pearl Jam pour le titre d’album le plus noir sorti en cette riche année transitionnelle 1994, car le disque ici chroniqué pourrait sans problème remporter cette palme. Considérablement moins connus que leurs pairs américains, les Manic Street Preachers bénéficient d’un prestige typiquement anglo-saxon, au point que the Holy Bible fait de fréquentes incursions dans les listes de meilleurs albums de tous les temps établies par des journalistes anglais. Le New Musical Express ne s’est d’ailleurs pas trompé sur la noirceur absolue qui enveloppe ce chef-d’œuvre en le classant premier d’une liste des 50 albums les plus pessimistes constituée en 2011. De plus, outre-Manche, leurs albums sont attendus et généralement considérés comme des événements, notamment depuis la sortie de Everything Must Go en 1996 qui les a définitivement fait rentrer dans le mainstream britannique et assimilés un peu à tort à la vague Britpop qui déferlait sur tout le pays cette année-là. Radiohead s’était retrouvé dans le même cas de figure contre leur gré. Même de nos jours, leur renommée n’a pas faibli d’un pouce. En mai 2016, le trio se produira au prestigieux Royal Albert Hall de Londres avec les Editors en première partie. Cela fait une affiche alléchante ! Les Manic Street Preachers sont également un groupe à l’ascension apparemment classique dans la pure tradition du rock n’roll avec sa dose de provocations et finalement au destin hors du commun, au point qu’il y a 2 parties bien distinctes dans leur carrière dont le tournant est symbolisée par le membre Richey Edwards. En effet, c’est lui qui a contribué à cimenter le son du groupe, à synthétiser ses influences musicales les plus évidentes, notamment les Clash et Guns N’Roses et à écrire des textes corrosifs débordant de répugnance envers les tares de la civilisation occidentale mais aussi envers lui-même. Enfin, c’est également à lui que l’on doit l’élaboration des pochettes d’albums émaillées de citations littéraires désespérées, traduction visible de son amour pour les écrits, surtout poétiques. Hélas ! Au cours de l’année 1994, alors que les Manics écrivent et enregistrent leur troisième opus, ils ne reconnaissent plus leur compagnon de route et leur ami d’enfance tant ce dernier semble être prisonnier de ses nombreux démons. Sa dépendance à l’alcool a pris des proportions incontrôlables, l’anorexie le ronge à petit feu et de plus, il a développé une forte tendance à l’automutilation. En avril 1994, lors d’un périple en Thaïlande, il se taillade la poitrine avec un poignard qu’un fan lui a donné. Au cours du même mois, les morts de Kurt Cobain et d’un ami qui lui était très proche achèvent de le plonger dans une profonde dépression. Tous ces événements tragiques vont inspirer la source de the Holy Bible qui voit le groupe abandonner la solennité glam de leurs premiers albums pour en explorer d’autres apparemment plus recueillies mais qui vont se révéler effroyablement sinistres, davantage marquées par le post-punk dépressif (Public Image Limited, Joy Division) et politique (Gang of Four). Le groupe a opté pour un enregistrement plus rugueux, voire rudimentaire ce qui rend les chansons un poil dissonantes et plus difficilement accessibles. Mais surtout, l’inclusion d’extraits sonores de films ou documentaires pour servir les propos au mieux dérangeants au pire terrifiants sont des crescendos dans le malaise face à la tempête psychologique qui sévit dans le crâne de Richey Edwards. Il faut savoir qu’il a étudié l’histoire politique à l’université de Cardiff et ces études l’ont profondément marqué. The Holy Bible le voit jeter du sel sur les abus en tous genres dans ce domaine. If White America Told The Truth For One Day Its World Would Fall Apart, est un violent réquisitoire contre le patriotisme hypocrite dont les États-Unis ont fait usage un peu partout dans le monde. A noter que l’édition américaine ne comporte… que des points de suspension à la place du titre. On comprend pourquoi ! Revol tourne violemment en dérision certains leaders politiques mondiaux en mettant l’accent sur leurs faiblesses sexuelles. P.C.P. est une diatribe qui piétine le politiquement correct. Mais ce n’est pas tout. Richey Edwards passe également au crible plusieurs aspects peu reluisants de la société occidentale, de ceux que l’on passe sous silence. Le titre d’ouverture, Yes fait d’une pierre deux coups en crucifiant coup sur coup la prostitution et le commerce florissant qu’elle engendre au point de faire perdre l’identité de ses victimes. Mausoleum effraie par ses paroles crues qui comparent la population à « des masses d’insectes morts ». Faster pourrait servir d’illustration aux théories de Jean-Jacques Rousseau selon lesquelles l’homme est naturellement bon mais la société le rend mauvais. Et surtout, impossible de ne pas évoquer 4st 7lb, choquant récit d’une adolescente en proie à cette maladie. Détail macabre : 4st 7lb correspond à environ 30kg, le poids limite en-dessous duquel l’être humain risque de basculer vers la mort. Seul This Is Yesterday apporte une pause finalement faussement calme car il ne sert à rien de regretter le passé. Mais le sommet des horreurs est atteint avec l’avant-dernier titre the Intense Humming Of Evil qui décrit les tragédies survenues dans les camps de concentration. On pourrait mettre au défi n’importe qui d’écouter ce titre jusqu’au bout tant ses roulements de batteries monocordes, sa basse isolée et ses éclats de guitare douloureux font froid dans le dos. Mais ce qui achève de rendre the Holy Bible d’une violence cohérente est que chaque thème abordé renvoie d’une façon ou d’une autre à un aspect de la vie d’Edwards torturée, d’où une mise en abîme tout sauf déplacée. La fin du refrain de Yes et le début de Die In The Summertime le voient évoquer le plaisir masochiste qu’il entretient avec l’automutilation. Faster commence par ces vers : « I am an architect/they call me a butcher ! » Faut-il y déceler une manifestation de son incompréhension quant à ses desseins avec le public ? Et surtout, comment ne pas voir tout le long de 4st 7lb, une confession quant à son état mental ? Bref ! Même si les Manics eux-mêmes ont exprimé des opinions parfois divergentes et même contradictoires quant au contenu des textes d’Edwards, une constante demeure évidente : les sujets changent mais la haine demeure et sert de moteur à la provocation choquante de ces violents pamphlets. On s’en doute, la suite ne s’arrangera pas pour le groupe, du moins à court terme. A sa sortie en raison de ce trop-plein de dégoût voyeuriste, le public, effrayé par une partie de l’image qu’on lui renvoie ne suivra pas, malgré une prometteuse sixième place dans les hits-parades britanniques. De plus, le groupe apparaissait sur les plateaux de télévision vêtus d’uniformes de militaires et de cagoules terroristes et la pochette dérangeante de Jenny Saville, sans oublier le « r » inversé à connotation révolutionnaire sur les titres plomba les chances commerciales du disque. Quant à Richey Edwards, son état ne s’améliorera pas. Avant même la sortie du disque, le groupe se produira pour la première fois en trio au festival de Glastonbury et à l’automne 1994, lors d’une tournée européenne avec Suede et Therapy? Il tentera de se casser volontairement le poignet pour ne plus avoir à jouer de la guitare. Mais le pire reste à venir. Le 1er février 1995, à la veille d’une tournée promotionnelle américaine, il disparaît pratiquement sans laisser de traces (on retrouvera sa voiture 15 jours plus tard près de Bristol), laissant sa famille et ses compagnons dans le plus total désarroi et c’est là que commencera la deuxième partie de leur carrière. A partir de Everything Must Go, le groupe n’explorera pratiquement plus les voies extrêmes empruntées avec the Holy Bible et adoucira quelque peu leur propos gagnant ainsi en popularité. Selon Sean Moore : « nous ne voulions plus enregistrer une Holy Bible 2 ! » Mais je gage qu’ils auraient préféré garder leur ami d’enfance parmi eux même si leur carrière aurait été plus confidentielle. Des albums où les artistes crachent leur mépris sur les vices de l’humanité et donnent l’impression d’étaler leurs états d’âme sans retenue, ce n’est pas ce qui manque dans le rock mais de par son condensé de violence crûe et de souffrance désarmante, the Holy Bible occupe une place toute particulière tant on n’est rarement allé aussi loin dans la peinture de la haine et du désespoir de soi et des autres. A ne pas écouter si vous avez le moral dans les chaussettes. Enfin, ce chef-d’œuvre a fait l’objet d’une suite en 2009 intitulée Journal for Plagued Lovers où les Manics ont mis en musique des textes du regretté Richey Edwards. Le résultat est inévitablement moins réussi compte-tenu du choc causé par son prédécesseur mais parfois puissant (This Joke Sport Severed). Cela dit on n’y revient pas aussi régulièrement que pour le troisième chapitre tortueux des aventures des Manic Street Preachers.

Cet article The Holy Bible (de Manic Street Preachers) est apparu en premier sur CTCQJ.

http://ctcqj.com/musique/manic-street-preachers-the-holy-bible/

Star Wars – Le Réveil de la Force (de J.J. Abrams)

Cet article contient des (petits) spoilers ! Trente ans après les événements du Retour du Jedi, Le Premier Ordre a pris la suite de l’Empire Galactique. La jeune Rey se découvre des pouvoirs en voulant protéger le droïde BB-8, Finn fuit sa garnison de stormtroopers et Kylo Ren tente de s’immerger dans les profondeurs du Côté Obscur. Ce dernier est à la recherche d’un certain Luke Skywalker, dernière ruine jedi dont la mort ferait définitivement balancer l’équilibre de la Force. Il est là. Quel sentiment bizarre de se trouver dans une salle à guichet fermé pour découvrir le film le plus attendu du millénaire. Il faut dire que la machine marketing a fait un boulot remarquable depuis un an à coup de teasers aussi bien foutus et épiques que mystérieux, accompagnés de produits dérivés déclinés à toutes les sauces. Aucun élément de l’histoire n’a fuité, donnant à l’Épisode VII l’allure d’un objet de convoitise ultime pour les armées de fans et de curieux à travers le monde. La crainte du rachat de LucasFilms par Disney en 2013 pour la modique somme de 4 milliards d’euros fut de courte durée, car la firme cherche plus à posséder un maximum de licences juteuses que de donner un sabre laser à Mickey Mouse. Preuves en sont les arrivées de J.J. Abrams à la réalisation et de la productrice attitrée de Spielberg, la puissante Kathleen Kennedy, afin de conserver entre de bonnes mains les clés du temple. Malgré tout, la guerre entre les pro et anti-Lucas n’est pas prête de s’arrêter dans ce nouvel épisode qui établi une cassure claire avec la patte du grand manitou, au moins sur le plan de la mise en scène et des choix narratifs. Exit les niaiseries gungans et autre ewoks infantilisants pour se concentrer d’avantage sur le mythe, sur les éléments qui ont permis à la saga d’entrer dans la culture populaire. Un héritage lourd pèse donc sur les épaules de J.J. depuis le lancement du projet, et cela se voit dans Le Réveil de la Force où la volonté de proposer du neuf est sans cesse remise en question par la dimension nostalgique de la première trilogie. Nous sommes nombreux à avoir rêvé et fantasmé sur la suite des aventures de Star Wars, d’autant qu’une génération déçue des préquels n’attendait que de connaitre la destinée de Luke Skywalker. Ainsi, nos yeux sont scotchés sur le film, dans l’envie dévorante de découvrir ce qu’il s’est passé 33 ans après Le Retour du Jedi. Chaque ligne du prologue surprend et ébahit car les supputations s’envolent, la trame officielle reprend ses droits au grand dam des adeptes de l’Univers Étendu. Le temps réel qui s’est déroulé depuis l’Épisode VI ancre d’autant plus l’univers dans une continuité logique : les héros d’hier ont pris de la bouteille. Chaque apparition à l’écran d’un personnage culte fait son petit effet, donnant forcement le sourire et entrainant une légère agitation dans la salle. Il faut dire qu’ils s’intègrent parfaitement au récit, sans en faire des caisses. La présence d’Han Solo, de Chewbacca ou encore de C3PO ajoutent de la solennité à ce passage de témoin entre les deux trilogies. L’humour reste d’ailleurs de rigueur par petites pointes renforçant d’autant plus la complicité entre les personnages et le public. Toutefois, Le Réveil de la Force n’invente finalement presque rien et se contente de réutiliser les marqueurs de la trilogie originale. Il y a les mêmes personnages cultes, les mêmes vaisseaux et une menace encore floue qui donne au film un statut de prologue plus que d’épisode à part entière. Il joue uniquement sur l’émotion, celle des fans, à travers ses clins d’œil innombrables qui empêchent au background du récit de se développer. Aucune information politique sur le Premier Ordre, que ce soit son avènement ou les forces en présence, pas d’info sur l’état de la Rébellion et le fondé de son organisation. Comme s’il ne s’était pas passé grand chose en trois décennies. Cette relative simplicité du scénario, qui n’en demeure pas moins parfaitement fluide, fait d’avantage penser à un remake d’Un Nouvel Espoir. Les références y sont en outre évidentes (la Cantina, l’odyssée du héros Rey, l’énième étoile de la mort et sa destruction dont le nom « Starkiller » remplaçait celui de « Skywalker » dans les premiers scripts de Lucas) ou cachées avec plus ou moins de panache (pseudo Vador, Yoda de service, Tatooine de rechange, etc…). Le Réveil de la Force est en quelque sorte la version 2015 du premier épisode mais transcendé par la patte J.J. Abrams et la mise en musique de John Williams, âme indétrônable de la saga. Quoi qu’on en dise, Georges Lucas avait le modjo pour faire de Star Wars un genre à lui tout seul. En tombant aussi bien dans l’excès de n’importe quoi que dans la majestuosité de scènes cultes, les deux trilogies ont leurs arguments pour être appréciées car elles sont bien différentes. Entre le récit mythique de l’ascendance du héros à celui plus politique de la montée en puissance d’un empire fasciste, il y a de quoi faire fructifier la mythologie. Il est évident que J.J. Abrams donne un nouveau souffle à la saga par sa science de la mise en scène et des effets spéciaux mesurés, loin des animatroniques envahissants et des écrans verts omniprésents. L’image devient naturelle, les couleurs plus douces et les contrastes d’autant plus saisissants. Les effets de style splendides remplacent la mise en scène académique de Lucas par un éloge du mouvement ponctué d’images fortes, toutes en perspectives. Les combats de sabres laser sont également moins chorégraphiés, il y a une sorte de brutalité qui s’en dégage. Le sabre donne vraiment le sentiment d’être une arme dangereuse qu’il faut maitriser car le moindre coup de travers peut cramer au mieux votre veston, au pire vos entrailles. Parmi les nouveautés, il faut évidemment parler du casting d’acteurs inconnus, un choix déterminant pour ouvrir une nouvelle page. Daisy Ridley et John Boyega sont vraiment super, très expressifs et habitant leurs personnages avec spontanéité et empathie. L’idée que Finn soit une nouvelle forme de stormtrooper, un gamin endoctriné et non un clone, ajoute une dynamique émotionnelle et indéniablement intéressante pour les suites à venir. Quant au Côté Obscur, il met en scène l’infâme Kylo Ren qui pousse obligatoirement de la comparaison avec Dark Vador. Surtout qu’au départ, sa voix transformée et son casque noire ne font qu’aller dans ce sens. En dépit d’une filiation discutable avec Han Solo et Leïa (qui se dégoupille finalement assez bien), il tient un maximum de promesses. Le personnage monolithique de Vador est remplacé par ce jeune homme torturé, qui se force à être méchant pour se laisser envahir par le Côté Obscur. C’est ainsi le contraire du raisonnement habituel qui consiste à voir lutter le personnage contre la tentation du Mal. L’image symbolique de ce changement se dessine quant Kylo Ren médite sur les restes de son aïeul Dark Davor. Il est donc amené lui aussi à évoluer lors des prochains épisodes, rendant son allégeance légitime et surtout moins manichéenne même si le film l’est toujours autant. Au contraire, le Leader Suprême peine largement à convaincre tant il semble être déjà vu un million de fois. Ce sous-Sidious numérique n’inspire jamais la peur qu’il devrait susciter, la faute à un design somme toute raté. Cet Épisode VII n’est pas la claque espérée mais pose proprement les bases de la nouvelle trilogie. J.J. Abrams ne prend pas le risque de tout chambouler mais plutôt de démarrer doucement la transition pour rappeler que Star Wars est aussi un héritage générationnel au service des fans et du grand public. Centré sur la recherche de Luke, la film accorde à la symbolique du mythe une place prépondérante quitte à laisser de côté le background politique et dramatique, espérons le pour une prochaine fois, sous forme d’un remake moderne de La Guerre des Étoiles. A l’image des bandes annonces, Le Réveil de la Force arrive à créer plus d’interrogations qu’à donner de réponse, ce qui est en soit une réussite puisque nous pourrons véritablement juger du bien fondé de ce retour qu’une fois l’histoire véritablement commencée. Les fondations paraissent solides, Abrams a mis du cœur à l’ouvrage pour donner un dynamisme inédit et une esthétique propre à ce nouveau départ de la saga intergalactique comme l’attestent les rôles prometteurs de John Boyega, Daisy Ridley, Adam Driver et même du droïde BB-8 ! Le premier étage de la fusée s’est détaché, souhaitons que la Force ne se rendorme pas en 2017.

Cet article Star Wars – Le Réveil de la Force (de J.J. Abrams) est apparu en premier sur CTCQJ.

http://ctcqj.com/cinema/star-wars-le-reveil-de-la-force-de-j-j-abrams/

Partenaire Art / Culture

GBA 5