Les Misérables

Titre: Les Misérables

Auteur: Takahiro Arai / Victor Hugo

Genre: manga

Editeur: Kurokawa

249 p. (tome 1) et 202 p. (tome 2)

Et voici Les Misérables adapté en manga par Takahiro Arai! Les deux premiers tomes sont disponibles. Le mérite de cette remarquable adaptation est non seulement de faire découvrir aux jeunes et aux moins jeunes le chef d'oeuvre hugolien, mais de faire ressortir toute sa modernité et l'universalité du discours contenues dans ce drame épique du XIXe siècle. Encore un bel hommage venu du Japon rendu à la France et à l'un de ses monuments littéraires, Victor Hugo.

Malgré le format qui astreint souvent à la concision, le mangaka parvient intelligemment à retranscrire beaucoup de détails du roman grâce à l'association efficace du texte et de l'illustration, et aussi, notamment, grâce à un intéressant travail d'interprétation du texte de Hugo. Pour parer également à l'écueil du foisonnement caractéristique du roman, auteur et éditeur semblent avoir choisi de concert un nombre de pages plus conséquent. Car adapter Les Misérables n'est pas une mince affaire!

A lire (absolument) à partir de 10 ans.

http://lemondeemerge.canalblog.com/archives/2015/06/24/32264754.html

Jonah le balèze!

Titre : Jonah, tome 1, Les Sentinelles

Auteur : Taï-Marc Le Thanh

Genre : fantastique

Editeur : Didier Jeunesse

307 p.

Dès sa naissance, Jonah est frappé d’un destin hors du commun puisque sa mère meurt en couche, qu’il n’a pas de père, et que la nature l’a amputé des deux mains. L’orphelinat dans lequel il grandit devient étrangement, grâce à sa présence, un lieu empli d’une gaieté dont il était dépourvu avant son arrivée. Malgré son infirmité, Jonah développe une extrême habileté dans tous les gestes du quotidien. Tout se passe pour le mieux jusqu’au jour où Jonah, victime d’un accident absurde, tombe dans le coma au cours duquel des voix se manifestent dans son esprit, et où une organisation, Les Sentinelles, dirigée par l’étrange docteur Wilbur, l’enlève frauduleusement de l’orphelinat.

L’avis du libraire :

Dans ce roman, tout s’enchaîne dans un rythme fluide et agréable à lire. Jonah est un personnage charismatique, tout le monde aimerait être son ami, tellement sa bonne humeur et sa gentillesse sont communicatives, son extrême habileté et son intelligence, admirables. Bref, ce jeune garçon est un héros très positif au destin très particulier.

L’originalité du roman réside dans la présence de deux personnages : Voix A et Voix B. Ces deux voix font partie de Jonah, mais peuvent évoluer et agir librement à l’extérieur de son corps. L’auteur ménage avec un certain talent le mystère autour de ces voix, qui seront les alliées de Jonah en bien des circonstances.

Un très bon moment de lecture à partir de 10 ans.

A noter les très belles illustrations de Rebecca Dautremer sur les couvertures de chaque tome.

Autres tomes parus :

http://lemondeemerge.canalblog.com/archives/2015/06/11/32201912.html

Pernelle ou la soif d'apprendre.

Titre : La porteuse de mots

Auteur : Anne Pouget

Genre : historique

Editeur : Casterman

197 p.

Paris, année 1499. Pernelle est une jeune fille qui offre ses services en proposant de l’eau de source à qui souhaite se désaltérer sans risque d’empoisonnement. Un jour, elle croise Enzo, un jeune étudiant florentin avec lequel elle se lie d’amitié. Pernelle rêve de savoir lire un jour, et c’est tout naturellement qu’Enzo propose de lui apprendre. Mais les choses se compliquent lorsque son père tombe gravement malade et que sa mère est accusée de sorcellerie à cause des potions qu’elle prépare pour ses clients. Comment Pernelle va-t-elle faire pour sortir de cette situation qui menace de les enfoncer, elle et son frère, encore plus dans la pauvreté ? Atteindra-t-elle son objectif d’apprendre à lire ?

L’avis du libraire :

Anne Pouget propose une fois de plus à ses jeunes (et moins jeunes) lecteurs d’explorer le crépuscule du Moyen-Age et les premiers temps de la Renaissance sous l’angle du monde du travail. En effet, ce roman est l’occasion de découvrir un certain nombre de petits métiers tels que les porteurs d’eau, les débardeurs ou les déchireurs de nefs, mais aussi de nouvelles professions liées à l’imprimerie récemment inventée, ou en plein renouveau telle que la médecine. Comme d’habitude, l’auteure nous gratifie d’une pléthore de petits détails croustillants, le genre de détails qui vous font pénétrer dans le quotidien foisonnant des Parisiens de cette époque.

L’histoire du roman prend la forme d’une chronique d’une jeune fille qui comprend que c’est par le biais de l’apprentissage de la lecture qu’elle augmentera considérablement ses chances de sortir de sa condition. Elle en prend conscience lorsqu’elle observe, admirative, Barthélémy de Chassanée, avocat spécialisé dans la défense des animaux (car on apprend qu’ils pouvaient finir, au même titre que les humains, dans le « box » des accusés !), lequel manie habilement les mots afin d’obtenir gain de cause auprès des juges. Pernelle est donc un bel exemple de détermination, voire d’acharnement, à vouloir atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé. A travers Pernelle, le jeune lecteur pourra percevoir combien on est vulnérable quand on ne maîtrise ni la lecture, ni l’écriture, et que ces deux terribles lacunes constituent un écueil quasi insurmontable vers l’émancipation.

Voir aussi:

La naissance d'un zéro (en orthographe)!

http://lemondeemerge.canalblog.com/archives/2015/03/26/31780028.html